Québec : ville innovante dans l’industrie de l’alimentation et de la nutrition

L’une des plus récentes stratégies mises en branle par la ville de Québec pour appuyer le dynamisme entrepreneurial sur son territoire vers de nouveaux sommets se nomme Mycélium. Il s’agit d’un incubateur unique en son genre qui encourage les entrepreneurs à effectuer de la recherche et du développement et à commercialiser leurs produits d’alimentation uniques à valeur ajoutée.

« Plus que jamais, les gens se préoccupent de ce qu’ils mangent. Par ailleurs, avec l’explosion d’Internet, des médias sociaux et de la culture gastronome, ils sont plus enclins à s’ouvrir à de nouvelles cuisines et à de nouveaux aliments. L’amalgame de ces éléments a stimulé l’industrie alimentaire de Québec », explique M. Jean-François Lessard, coordonnateur de Mycélium. « L’initiative a d’ailleurs incité nombre d’entrepreneurs et de visionnaires à concrétiser leurs idées qui foisonnaient depuis quelque temps déjà. »

Fruit d’une idée originale de la ville de Québec, et gérée par Ag-Bio Centre, un organisme du milieu qui appuie la croissance d’entreprises en agroalimentaire, en biotechnologie et en sciences de l’environnement depuis plus de 18 ans, Mycélium offre une vaste gamme de services à l’intention des jeunes entreprises, notamment des programmes d’incubateur, d’accélération et de coaching.

« Notre première cohorte, démarrée en 2019, a réuni 10 entrepreneurs aux idées particulièrement fascinantes. On s’attend à ce que leurs innovations fassent réellement vibrer leurs marchés respectifs », affirme M. Lessard.

Selon M. Lessard, les participants, forts de leurs idées novatrices et d’une détermination sans faille, se soumettent à d’innombrables heures de formation sur une période d’un an, sous la tutelle d’experts de l’École hôtelière de la Capitale, des HEC et de l’Université Laval, dans une variété de domaines allant de la chimie des aliments à la comptabilité et au marketing. Ces entrepreneurs sont par ailleurs jumelés à des spécialistes de l’industrie et ont accès à une cuisine de type laboratoire pour leur permettre de peaufiner leurs concepts. De plus, le programme offre une composante « validation de marché » permettant aux entreprises en démarrage de réaliser des tests de marché auprès de groupes cibles. Mycélium peut aussi aider les entrepreneurs à accéder à du financement pour leur projet.

« L’objectif de Mycélium est de créer pour les entrepreneurs un écosystème collaboratif et de leur permettre d’exploiter un réseau dynamique d’experts. Les entrepreneurs correspondant à nos critères d’admission ne se retrouveront jamais seuls. Nous offrons les services complets dont les entreprises en démarrage ont besoin pour confirmer la viabilité commerciale de leurs idées et pour guider leurs concepts jusqu’à ce qu’ils deviennent des réalités incontournables », d’ajouter M. Lessard.

Les installations de Mycélium sont situées au cœur du Grand Marché de Québec, le plus récent et plus vaste marché d’alimentation de Québec mettant en vedette une gamme complète de producteurs locaux et d’entreprises qui font connaître la gastronomie de la région. « Cette vitrine représente un environnement propice à la mise en valeur des produits de nos entrepreneurs lorsqu’ils sont prêts à se lancer sur le marché. »

M. Lessard fait remarquer que les services de Mycélium ont suscité tant d’intérêt que l’incubateur accueille à l’automne 2019 une deuxième cohorte d’entrepreneurs, puis une troisième dès janvier 2020.

Même si Mycélium a fait ses débuts en 2019, l’industrie de l’alimentation et de la nutrition à Québec connaît une croissance sans précédent depuis quelques années déjà. Julie Daigle, directrice de Québec Nutri chez Québec International, a expliqué que les principales parties prenantes de la ville, notamment les sociétés, les entrepreneurs, les chercheurs, les établissements d’enseignement, les écoles de métiers et les entités gouvernementales de l’agroalimentaire, se sont unies pour créer un écosystème axé sur l’innovation alimentaire.

« Cet écosystème déploie des efforts concertés pour favoriser l’accès des entreprises en transformation alimentaire à la mine de savoir des centres de recherche pour créer de nouveaux aliments fonctionnels, nutraceutiques, sources de protéines végétales et bien plus encore », affirme Mme Daigle. « Et Québec Nutri appuie notamment la création de ces importantes alliances. »

Québec Nutri est le créneau dédié à la transformation alimentaire de la Capitale-Nationale, intégré au sein de Québec International, l’agence de développement économique de région de Québec. Par le biais d’initiatives et de projets variés, Québec Nutri appuie les entreprises en transformation alimentaire dans l’élaboration de nouveaux produits santé et innovants et l’accroissement de leur compétitivité.

Les chiffres sont appréciables. Selon Mme Daigle et Québec International, la région de Québec compte 160 entreprises dans le secteur de l’alimentation et de la nutrition qui, ensemble, génèrent des revenus de plus de 1,3 milliard $ CA. Le secteur présente 7 000 emplois directs et compte 10 centres de recherche et groupes de recherche.  «La ville de Québec investit 3 % de son PIB en R&D tous secteurs confondus, se plaçant dans le top 3 des villes canadiennes, américaines et européennes où le PIB investi en R&D est le plus important.  « La R&D est au cœur du développement de notre secteur. C’est notre différenciation et notre fierté », indique Mme Daigle.

Mme Daigle fait également remarquer que de nombreuses entreprises agroalimentaires de renommée internationale choisissent de s’établir à Québec. À titre d’exemple, le groupe Kerry, originaire d’Irlande, a récemment investi 17 millions $ pour un agrandissement de ses installations de Québec. La multinationale Grupo Bimbo a également injecté des millions de dollars dans son usine Canada Bread de Québec. Pour agrandir son portefeuille de produits de santé grand public, Nestlé, dont le siège social se trouve en Suisse, a acheté Atrium Innovations pour un montant de 2,3 milliards $ US et compte tirer profit du savoir-faire de cette dernière pour innover dans les catégories des boissons et des aliments fonctionnels à rendement élevé.

« Ces expansions et acquisitions témoignent de l’attitude de plus en plus novatrice que l’on trouve à Québec, ainsi que de la détermination de l’écosystème à positionner la ville comme chef de file mondial dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition pour s’attaquer aux défis croissants liés à l’alimentation, à la santé et à l’environnement auxquels nous devons faire face en innovant et en nous adaptant», dit Mme Daigle, pour conclure.