Congrès mondial d’agroforesterie WCA5 à Québec
En juillet 2022, plus de 1 000 experts en agroforesterie et agriculteurs du monde entier passeront plusieurs jours à Québec dans le cadre du 5e Congrès mondial d’agroforesterie (WCA5). Tenu tous les cinq ans, le congrès rassemble des chercheurs et des scientifiques du domaine de l’agroforesterie pour discuter des innovations, des pratiques exemplaires et des découvertes clés sur des méthodes permettant d’intégrer les arbres pour améliorer les systèmes agricoles et protéger l’environnement.
Une première canadienne pour les organisateurs
La Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique (FGGG) et la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) de l’Université Laval ont conjugué leurs efforts pour amener cet événement international à Québec. Nancy Gélinas, doyenne de la FGGG, et Alain Olivier, professeur au Département de phytologie de la FSAA et titulaire de la Chaire en développement international, ont piloté le dossier de candidature pour le WCA5. Tous deux sont d’éminents membres du Cercle des ambassadeurs de Québec, lequel accompagne les experts et les leaders de la région dans l’organisation d’événements au sein de leur ville.
« Dans le passé, le congrès s'est tenu aux États-Unis, au Kenya, en Inde et en France », a expliqué M. Olivier. « Nous voulions le recevoir en Amérique du Nord – et plus particulièrement à Québec – en raison de la très prolifique recherche en agroforesterie qui se fait chez nous, et de la proximité entre les chercheurs et les agriculteurs locaux. Ce sont là les deux facteurs qui ont permis à Québec de réellement se démarquer parmi les destinations à l’étude. »
Québec se mesurait en effet à des hôtes possibles sur plusieurs autres continents. Cependant, en octobre 2020, le conseil d'administration de l'International Union of Agroforestry (IUAF) et de la World Agroforestry (ICRAF) a retenu, à l’unanimité, la candidature de Québec pour accueillir l’événement. Le WCA5 sera une première au Canada pour le secteur de l'agroforesterie.
Attirer l’événement d’envergure internationale à Québec
C’est grâce à l’impeccable présentation préparée par Mme Gélinas, M. Olivier, le Cercle des ambassadeurs et le Centre des congrès de Québec que la ville a si bien su se distinguer dans la cadre du processus de sélection. « Nous avons pu compter sur le soutien de tous les experts en planification d’événement engagés dans la proposition. Le comité de sélection a été fasciné par l’appui qu’a reçu notre candidature des divers acteurs engagés dans le processus », a mentionné M. Olivier. « C’était là preuve de notre sérieux et de notre attention aux détails pour chacun des aspects touchant l’événement. »
M. Olivier est convaincu que, outre la réputation de classe mondiale de Québec en matière de recherche scientifique en agroforesterie et la présentation hors pair, c’est le charme de la ville qui a su convaincre le comité et les délégués que Québec était le bon choix. « Il est impossible de ne pas aimer la région, avec son architecture typiquement européenne, sa gastronomie renommée et la nature à l'état pur tout près. »
L’agroforesterie, une industrie florissante à Québec
Les démarches en agroforesterie existent depuis plusieurs années à Québec; les agriculteurs mêlent souvent des arbres et arbustes à leurs cultures et pâturages. L’agroforesterie offre plusieurs avantages, notamment :
- la prévention de l’érosion par le vent et l’eau;
- l’amélioration de la qualité du sol et de l’eau;
- la protection de la nappe phréatique et des autres cours d’eau;
- la réduction des coûts liés aux conditions météorologiques extrêmes;
- la promotion de la biodiversité qui, à son tour, favorise les cultures;
- la diminution des émissions de gaz à effet de serre;
- l’atténuation des changements climatiques;
- l'amélioration de la qualité du paysage rural;
- une diversification de la production qui apporte de nouveaux revenus.
« Nombre de pays considèrent Québec comme étant un parfait exemple des effets positifs de l’agroforesterie sur l’environnement, la société et l’économie », a expliqué M. Olivier.
La ville de Québec compte plus de vingt ans d’apprentissage, de recherche et de formation en agroforesterie à l’Université Laval; ce programme est en fait l’un des premiers au monde à avoir vu le jour. L’Université Laval a également participé à de nombreux projets internationaux visant à enseigner les pratiques exemplaires dans d’autres pays. Qui plus est, nos chercheurs collaborent étroitement avec les producteurs locaux pour élaborer de nouvelles méthodes d’utilisation de la puissance des arbres pour servir l'agriculture et l’humanité.
M. Olivier a fait remarquer que le WCA5 offrira un éventail complet de séances techniques touchant tous les aspects de l’agroforesterie, notamment le rôle du secteur privé dans le développement de la discipline, les changements microclimatiques causés par les arbres pour assurer la croissance de cacao et de café plus durable et de meilleure qualité, et les méthodes permettant à l’agroforesterie de réduire la déforestation.
Les organisateurs de l’événement attendent près de 1 000 délégués et conférenciers provenant de tous les continents. « Nous sommes immensément fiers d’organiser un événement aussi prestigieux qui aura des répercussions aussi importantes sur la lutte aux changements climatiques et la sécurité alimentaire », de conclure M. Olivier.