5e Conférence internationale de la CIGR : organiser une conférence virtuelle internationale

Si Stéphane Godbout et son équipe ont appris quelque chose au cours des 12 derniers mois, c’est bien à savoir s’ajuster en temps de pandémie… et à organiser un événement virtuel pleinement réussi.

Ingénieur chercheur à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), professeur associé au Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval, et membre du Cercle des ambassadeurs de Québec, M. Godbout était au beau milieu de sa planification de la 5^e Conférence internationale de la CIGR qui devait se tenir au Centre des congrès de Québec en juin 2020 lorsque la pandémie a frappé.

« Lorsque les autorités de la santé publique du Québec et du Canada ont interdit les rassemblements pour prévenir la propagation de la COVID-19, nous avons initialement dû retarder l’événement », explique M. Godbout. « La situation évoluait avec une rapidité fulgurante. Nous persistions cependant à croire qu’un événement en personne était important pour le réseautage et l’échange d’idées. Nous avons donc décidé d'attendre un peu pour voir combien de temps dureraient les mesures de sécurité. Bien entendu, les participants de l’événement étaient, eux aussi, déçus de ne pouvoir se rencontrer dans la belle ville de Québec. »

Un congrès virtuel en agroalimentaire

En décembre 2020, la pandémie ne faisait pas mine de ralentir. Le comité organisateur de la conférence, dont faisait partie M. Godbout, a donc décidé d'animer un événement en ligne en mai 2021. « L’objectif pour ce faire était d’éviter un écart trop important entre les conférences, lesquelles ont habituellement lieu aux deux ans; nos participants – des chercheurs et des étudiants provenant de plus de 50 pays – aiment bien la régularité de l’événement qui leur permet de découvrir les nouvelles innovations et pratiques exemplaires mises de l’avant par leurs pairs. Quatre ans, ç’aurait été trop long », d’ajouter M. Godbout.

Centre des congrès de Québec

Le comité organisateur s’est tourné vers les partenaires du Centre des congrès de Québec, Conférium, Encore Canada et Eklosion pour transformer la conférence prévue en événement entièrement virtuel, offrant à des experts du monde entier la possibilité de participer à un programme adapté.

Grâce aux prouesses technologiques de Conférium et d’Encore Canada, les planificateurs de la conférence sont parvenus à organiser des discours thème, des réunions conjointes, des ateliers, des groupes de discussion et même des tournées techniques. Eklosion a formé les conférenciers et les animateurs sur la manière de gérer les discussions et rassemblements virtuels.

« En tout juste 4 mois, nous avons réussi à nous adapter et à proposer un programme complet et professionnel – presque comme si l'événement se déroulait en personne au Centre des congrès », a ajouté M. Godbout. « Nous avons utilisé la salle de diffusion multifonctionnelle du Centre des congrès de Québec pour présenter des séances en temps réel ou pour les enregistrer. Il fallait tenir compte de beaucoup d'aspects techniques afin de réaliser notre programme sans faux pas et, grâce à nos partenaires, nous avons réussi haut la main! » En tout, 400 personnes ont participé à l’événement virtuel et 319 présentations sur divers sujets ont été animées, dont une sur les possibilités et les obstacles touchant l’agriculture et les écosystèmes.

Le secteur florissant de l'agroalimentaire de Québec

Le secteur de l’agroalimentaire de Québec est reconnu mondialement pour ses innovations et ses avancées audacieuses en matière de durabilité. « Vu la stricte réglementation environnementale de Québec et son engagement envers l’industrie agricole, nombre de pays s’appuient sur notre savoir-faire pour trouver l’inspiration », explique M. Godbout.

« La secteur bioalimentaire est un secteur de force de la Ville à Québec. Dans la région, nous avons la chance d’avoir un écosystème axé sur l’innovation alimentaire qui inclut, entre autres, l’Institut de la nutrition et des aliments fonctionnels (INAF) où l’on retrouve le plus important groupe de chercheurs dédiés à l’alimentation et la nutrition au Canada, » explique Julie Daigle, directrice générale, Créneau d’excellence Aliments Santé. « La croissance des entreprises en transformation alimentaire passe inévitablement par le développement de nouveaux produits qui répondent aux besoins des consommateurs qui recherchent des produits santé, fonctionnels et innovants. Québec est un pôle d’innovation par excellence pour nos entreprises non seulement au pays, mais aussi dans le monde.»

L’Université Laval possède l’un des plus importants centres de recherche sur l’agriculture au Canada. L’IRDA est également reconnue dans le monde entier pour sa R&D en matière d'agriculture durable. Qui plus est, les spécialistes des secteurs public et privé collaborent systématiquement à des projets visant à améliorer les processus agricoles et à protéger l’environnement. « Tous les acteurs de l’industrie unissent tout naturellement leurs efforts pour innover et valoriser l’agriculture », mentionne-t-il. « En particulier à Québec, les scientifiques sont près des producteurs et des transformateurs, ce qui exerce une influence positive importante sur la recherche que nous effectuons. »

Et les chiffres en fournissent la preuve. Le secteur de l’agroalimentaire de Québec est florissant, avec plus de 4 600 personnes travaillant dans 464 fermes locales, 217 entreprises de transformation alimentaire et divers établissements d’enseignement publics et privés.

« Tout comme la récente conférence de la CIGR, notre industrie peut s'ajuster rapidement au fur et à mesure que les recherches poussées donnent lieu à des produits innovants, sains, et à valeur ajoutée qui tiennent compte des tendances mondiales tout en assurant la protection de l’environnement », affirme M. Godbout. « Tout est question d’agilité et d’ingéniosité pour suivre la cadence. »