La diffusion en direct durant votre événement : menace ou opportunité?
La possibilité de transmettre en direct le son et les images d’un événement auprès d’un auditoire existe depuis plusieurs années. Toutefois, l’avènement du téléphone intelligent et son taux d’adoption fulgurant par les consommateurs au cours des dernières années ont mené à une petite révolution dans ce domaine qui n’est plus l’apanage des firmes professionnelles.
Aujourd’hui, grâce à Facebook Live, Periscope, YouTube Live ou encore Instagram Stories en direct, la technologie est à la portée de tous. Est-ce une bonne chose pour autant?
De quoi s’agit-il?
Depuis avril 2016, Facebook permet à tous ses utilisateurs, individus comme entreprises, de diffuser en direct à partir d’un appareil mobile. Cette fonctionnalité, hautement populaire et agressivement promue par Facebook depuis son lancement, fait suite à la popularité d’autres joueurs comme Periscope, Twitter, Blab et Meerkat (ces deux derniers n’ont malheureusement pas survécu au rouleau compresseur du compétiteur Facebook).
Fin 2016 et début 2017, Facebook annonçait de nouvelles améliorations à son interface de diffusion en direct, notamment la possibilité de retransmettre depuis un ordinateur, ainsi que l’option de planifier (programmer) un événement dans le futur.
Quelles sont les utilisations typiques ou novatrices qu’en font les marques et entreprises? Parmi les exemples recensés jusqu’à présent :
- Transmission en direct depuis un événement, incitant les gens à se joindre. Exemples : Salon Habitat, Salon du voyage, Salon de l’auto, ouverture d’une boutique, etc.
- Entrevue avec un conférencier avant son entrée en scène, genre « arrière-scène ».
- Entrevue avec du personnel d’une entreprise : directrice des ressources humaines, VP Opérations, président ou autre gestionnaire.
Bien sûr, une majorité d’utilisateurs vont diffuser des images du quotidien, simplement pour mettre de l’avant leur réalité, à la maison ou au bureau. Mais dans une perspective d’affaires, particulièrement en événementiel, le potentiel est aussi intéressant, sinon plus, surtout quand on cherche à montrer un côté plus naturel, plus authentique.
Pourquoi? Car comme il s’agit de captations « live », le produit final est moins léché, plus crû, donnant de ce fait un aspect plus vrai à la communication. Du moins, ce sera le cas jusqu’à ce que la fonctionnalité permette plus de professionnalisme.
Menaces
Un des plus grands risques qui découle de cette nouvelle tendance lourde des médias sociaux est lié aux droits d’auteur sur les contenus diffusés. Quelqu’un, voire plusieurs personnes, a-t-il le droit de transmettre en son et images la conférence principale de votre congrès? Très souvent, cet aspect fait partie du contrat entre les conférenciers et organisateurs d’événements, et la diffusion du contenu fait partie d’une négociation en soi, avec termes et conditions à respecter.
Pour d’autres, la menace peut toucher le respect de la vie privée. Certaines rencontres et réunions d’affaires traitent de sujets confidentiels ou de nature sensible. Veut-on voir ces discussions, en tout ou en partie, se retrouver sur le web et les médias sociaux?
Un autre aspect litigieux est lié à la monétisation de votre événement. La participation à un forum ou colloque requiert habituellement un prix d’entrée qui donne accès aux contenus. Si ces contenus se retrouvent diffusés gratuitement par Facebook ou YouTube, cela vient potentiellement dévaluer votre événement, notamment si vous chargez pour un accès aux contenus sous forme de webinaires.
Le colloque Social Media Marketing World a fait face à ce phénomène en 2016, et il est intéressant de noter leur approche pour régler diplomatiquement cet enjeu qui a été soulevé… et réglé à la satisfaction de toutes les parties impliquées.
Opportunités
Le portrait n’est pas tout noir, bien sûr. Comme on a pu le constater lors de l’événement Social Media Marketing World l’an dernier, l’important est surtout d’aborder le phénomène de front, plutôt que de jouer à l’autruche ou de vouloir faire du cas par cas.
Avec une politique réfléchie en amont, on peut ainsi permettre la retransmission selon les paramètres qui conviennent à l’organisation, autant qu’aux participants, allant de l’interdiction totale jusqu’à la permission selon des critères établis. Comme on l’a vu ci-dessus, la diffusion en direct permet de faire rayonner votre événement auprès d’un vaste auditoire – les réseaux de vos participants – auquel vous n’auriez pas accès simplement par les comptes officiels de médias sociaux gérés par l’organisation.
La diffusion en direct permet de faire rayonner votre événement auprès d’un vaste auditoire – les réseaux de vos participants – auquel vous n’auriez pas accès simplement par les comptes officiels de médias sociaux gérés par l’organisation.
Les organisateurs de réunion ou conférences ont donc intérêt à saisir cette occasion, et à déterminer comment l’utiliser lors des trois phases clés :
- Avant l’événement : On peut diffuser en direct avec un conférencier, ou des organisateurs de l’événement qui montrent une salle de réunion de l’hôtel ou du centre de congrès lors des préparatifs. En d’autres mots, préparer le terrain, motiver l’inscription ou exciter les participants. Pourquoi ne pas faire un « live » autour de l’hôtel ou du centre des congrès pour montrer ce qu’il y a à proximité?
- Pendant l’événement : On met de l’avant la fébrilité avant que l’événement commence, lors des pauses-café ou lors de sessions de travail, par exemple. Une entrevue avec un conférencier après sa performance, pour avoir sa rétroaction de la salle ou des questions qui furent posées.
- Après l’événement : Une diffusion en direct pour remercier les participants, ou inviter à la prochaine édition qui se tiendra à Québec, ou dans une autre destination. Une entrevue avec les organisateurs sur le succès de l’événement, par exemple.
Rappelez-vous que lorsque les diffusions en direct sont terminées, elles deviennent des vidéos que vous pourrez réutiliser sur votre page Facebook, ou ailleurs (sur votre blogue, par exemple) dans le futur. Du contenu réutilisable, donc.