Le secret d'une candidature gagnante? Pensez situation géographique
Si vous êtes membre d’une association ou d’une société qui songe à soumissionner pour devenir hôte d’un événement dans votre ville, voici une arme secrète à considérer : utilisez le pouvoir convaincant d’une présentation géographique.
C’est exactement ce qu’a fait Matthew G. Hatvany, professeur associé au Département de géographie de l’Université Laval et membre du Cercle des ambassadeurs de Québec, en posant la candidature de la ville pour tenir le Congrès régional 2018 de l’Union géographique internationale (UGI). Cette rencontre se tiendra dans la ville de Québec du 6 au 8 août 2018 et accueillera plus de 2000 géographes du monde entier.
L'intégration de la langue française
« De France, de Belgique, d’Haïti et des nations francophones d’Afrique, précise M. Hatvany, les membres de l’UGI souhaitaient que le français joue un rôle important dans l’événement de 2018 en hommage à l’histoire francophone de l’UGI. Ce qui m’a toutefois surpris a été d’apprendre que plusieurs pays, où le français n’est pas considéré comme la langue principale, comptaient dans leur effectif plusieurs membres francophones qui avaient aussi le souci d’intégrer la langue française au congrès de l’UGI. Saviez-vous qu’il y a un million de francophones en Inde et encore plus en Asie? », ajoute-t-il.
Avec une telle demande pour intégrer une touche de français au prochain événement, M. Hatvany et l’équipe du Canada ont décidé de prendre part aux soumissions afin de tenir le Congrès régional 2018 de l’Union géographique internationale à Québec.
Nos concurrents étaient Auckland de la Nouvelle-Zélande, Lima du Pérou et Prague de la République tchèque. L’équipe de la ville de Québec a choisi de mettre l’accent sur l’utilisation du français et sur le fait que la ville de Québec est un carrefour entre la culture européenne et la mentalité nord-américaine, précise M. Hatvany.
Un dossier de candidature gagnant
« Nous avons travaillé avec le Centre des congrès de Québec pour produire un dossier de candidature d’une cinquantaine de pages. Selon les décideurs du prochain congrès, la candidature de Québec était une des meilleures propositions qu’ils aient reçues récemment », reconnaît M. Hatvany.
« Nous avons rassemblé toute une série de cartes, d’images et de graphiques pour démontrer visuellement comment la ville de Québec est accessible sur le plan du transport et à quel point la langue française y est entourée par l’anglais. Nous avons aussi souligné le fait que l’UGI n’avait tenu aucun événement en Amérique du Nord depuis plus de 25 ans. En outre, nous avons mis en évidence l’attrait géographique de la ville de Québec comme étant le seul point d’entrée depuis l’océan Atlantique grâce auquel, il y a bien longtemps, les voyageurs pouvaient traverser le continent jusqu’à l’ouest – et pas seulement descendre vers le sud. C’était vraiment fantastique d’utiliser notre propre champ d’expertise pour rendre notre candidature pour 2018 encore plus solide. »
Un événement écologique
L’équipe de la ville de Québec est même allée plus loin. « Comme géographes, notre but principal est de soutenir le développement durable pour le bien des générations futures, souligne M. Hatvany. En aidant les villes à faire une planification urbaine responsable qui vise la réduction de l’empreinte environnementale, les géographes font beaucoup plus que simplement étudier des cartes toute la journée.
C’est pourquoi nous étions heureux de nous associer au Centre des congrès de Québec pour planifier un événement écologique. Les normes environnementales élevées du Centre et la conscience environnementale qui imprègnent ses services ont aussi aidé à convaincre les décideurs de l’UGI.
L’équipe de M. Hatvany et le Centre des congrès de Québec travaillent ensemble pour développer un plan de recyclage pour l’événement qui n’utilise que des documents électroniques et d’autres initiatives pour réduire l’empreinte de carbone du congrès. Leur but ultime est de réaliser un événement qui soit le plus neutre possible. « Nous voulons joindre le geste à la parole. Comme géographes, nous voulons protéger l’environnement – et nous prendrons des actions concrètes pendant le congrès pour démontrer notre engagement à le faire, » ajoute M. Hatvany.
Un thème qui rejoint la planète
Ce qui représente probablement le mieux l’utilisation de la situation géographique de la ville de Québec dans sa candidature de 2018 est certes le thème choisi : Apprécier la différence. « Le congrès mettra en valeur les interactions entre les membres de l’UGI très différents les uns des autres : nations développées et en développement, membres situés dans l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud, personnes indigènes et occidentales, langues française et anglaise… Notre thème est vraiment canadien et rejoint la planète entière. »